Comprendre l’éco-conception web
En quoi consiste l’éco-conception d’un site web ?
L’éco-conception web consiste à concevoir et à développer un site qui utilise le moins d’énergie possible.
Par énergie, on entend la consommation énergétique des infrastructures permettant l’hébergement et la construction des différents éléments du site :
- les pages web
- l’injection de données
- l’archivage des informations
- etc
Un site éco-concu peut donc être vu comme un site allégé : il pose des limites en matière d’architecture et de conception.
Chiffres clés de l’éco-conception web
Voici quelques chiffres clés extraits de l’édition 2023 du Baromètre de l’Éco-conception Digitale :
Pourquoi éco-concevoir son site web ?
Selon l’Arcep, l’impact des réseaux de communication et des terminaux serait un sujet d’attention croissant. Le numérique représenterait de nos jours près de 2,5 % de l’empreinte carbone nationale et pas moins de 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde.
Les GES produites par le secteur du numérique pourraient d’ailleurs augmenter de manière significative, si rien n’est fait pour en réduire l’impact : +60 % d’ici à 2040, soit 6,7 % des GES nationales. Dans ce contexte, avoir recours à l’éco-conception web revient à s’inscrire dans une démarche écologique forte.
Source : Arcep - L’empreinte environnementale du numérique, 12 décembre 2023
Comment optimiser son SEO dans le cadre d’une éco-conception ?
Chez hyffen, nous avons identifié 6 points de vigilance SEO à travailler au cours de la conception d’un site éco-responsable. La bonne nouvelle c'est qu’en suivant rigoureusement ce process votre site web sera plus vertueux d’un point de vue écologique. Et cela aura aussi un impact positif sur ses performances et sur sa visibilité sur Google.
1/ Le choix d’un serveur d’hébergement écologique
Certains serveurs permettent d’héberger un site internet en faisant usage d’apports énergétiques plus durables ou renouvelables que via un serveur traditionnel.
2/ Réduire les requêtes serveur
L’éco-conception d’un site web implique de réfléchir à la manière de construire chaque page, ceci afin de réduire la consommation d’énergie des serveurs.
Il est donc primordial de tendre vers un nombre réduit de requêtes, effectuées sur le serveur informatique, ceci permettant de limiter la consommation de bande passante, notamment.
Dans cette même optique de réduction énergétique, il est également nécessaire de limiter l’utilisation de certains langages de programmation considérés comme plus énergivores : c’est le cas du JavaScript.
3/ Réduire les appels API ou autres systèmes d’injections dynamiques
De nombreux éditeurs de sites font appel à des ressources externes pour enrichir ou manipuler des données sur une page ou sur un groupe de page.
Ces appels externes impliquent très souvent la consommation énergétique d’autres serveurs, qui ne fonctionnent pas sur un modèle compatible avec l’éco-conception web.
Les appels à certaines APIs* peuvent également impliquer des opérations automatiques complexes, ce qui augmente la consommation de ressources énergétiques pour un serveur informatique.
*Les API sont des mécanismes qui permettent à deux composants logiciels de communiquer entre eux à l'aide d'un ensemble de définitions et de protocoles.
4/ Construire une arborescence raisonnable
Cela peut paraître plus étonnant, mais l’éco-conception d’un site web implique aussi une arborescence raisonnée. L’un des enjeux de l’éco-conception d’un site étant de limiter le stockage de données.
Pour réduire le nombre d'entrées dans une base de données, il est impératif de limiter le nombre de pages web accessibles sur le site. Cela a donc un impact direct sur l’arborescence d’un site, reflet des thématiques du secteur d’activité.
L'impératif de réduction du nombre de pages - à laisser ou à mettre en ligne - nous oblige à effectuer un travail de fond sur l’arborescence d’un site, et sur son maillage interne.
Voici quelques pratiques à bannir selon nos consultants experts hyffen :
- des profondeurs de pages trop importantes,
- des systèmes de paginations trop denses,
- des catégorisations d’univers trop détaillés et sans intérêt utilisateur,
- des pages sans requête cible en SEO…
Concrètement, dans le travail d’identification des thématiques “porteuses” de trafic, la stratégie SEO éco-responsable doit savoir allier 2 éléments principaux :
- les opportunités de trafic sur l’ensemble du corpus SEO du site
- la réduction du nombre de pages accessibles aux internautes via le site web
C’est un travail qui peut paraître contradictoire avec le référencement naturel, puisque les recommandations SEO s’articulent souvent autour de la création de nouvelles pages ouvrant de nouvelles portes d’entrées vers le site.
Comment identifier les contenus à traiter ?
Nous avons identifié quatre principaux leviers à actionner pour avoir une arborescence web éco-responsable :
- regrouper les sujets ayant des proximités sémantiques,
- rallonger certains contenus en approfondissant certaines thématiques,
- travailler sur les cycles de vie de contenus les plus efficaces,
- analyser activement les performances de contenu, pour regrouper certains articles qui pourraient se cannibaliser.
Cette réflexion approfondie a pour impact de mieux cibler certains mots-clés, de répondre de manière plus efficace aux intentions de recherche des internautes. Elle rend aussi plus accessibles certains contenus qui auraient été intégrés à des pages profondes, dans une logique classique de conception de site.
5/ Gérer le cycle de vie des contenus
Le prisme de l’éco-conception web implique enfin, de limiter les systèmes d’archivage. Il est impensable de conserver sur un serveur, des entrées en base de données qui concerneraient des articles obsolètes ou des contenus inactifs.
D’un point de vue purement SEO, cela peut avoir du sens, puisqu’il est de coutume d’écrire en respectant la notion de contenus chauds et de contenus froids. Les contenus dits “chauds” sont des contenus d’actualités, ou qui font référence à une date précise dans le temps.
Il apparaît donc comme essentiel d’instaurer des règles concernant le cycle de vie des contenus en ligne. Voici quelques questions à se poser pour limiter l’archivage :
- Combien de temps doit-on garder des contenus chauds, reflets de l’actualité ?
- Quel process faut-il mettre en place pour une suppression stratégique des contenus ?
- Quels contenus sont davantage concernés que les autres par un cycle de vie court ? Pages promotionnelles, etc.
L’accumulation de contenus saisonniers obsolètes peut avoir des conséquences négatives sur le budget de crawl de Google. Les robots continuent de les explorer et de les interpréter.
L’éco-conception permet de mettre en place des processus plus rigoureux autour de la gestion de ces contenus inactifs. Avec un impact positif sur le budget de crawl et sur le trafic du site.
6/ Mobiliser toute l’équipe autour du projet
Chez hyffen, nous considérons que l’une des étapes clés d’un projet d’éco-friendly web design consiste à faire adhérer toutes les équipes autour de ce concept écologique.
- Les équipes techniques pourront ainsi se restreindre quant à certaines utilisations de ressources trop énergivores.
- Les équipes de rédaction seront plus à même de limiter le nombre de publications sur le site, et de respecter les process de cycle de vie des contenus.
- Les équipes dédiées à la relation presse pourront adapter, en toute conscience, la manière de diffuser les communiqués de presse.
- Les équipes commerciales sauront limiter les pages d’offres à publier et prendront garde à synthétiser au maximum les argumentaires de vente.
En désignant un référent pour orchestrer le projet d’éco-friendly web design, il est possible de garder le cap sur l’éco-conception dans la durée.
Résultat : des Core Web Vitals à 100 %
L’éco-conception web tend à limiter les ressources appelées sur les pages, permettant de proposer un chargement fluide des pages web, et réduisant le risque de blocages que peuvent provoquer certaines ressources JavaScripts ou CSS.
Une structure simplifiée du squelette de page HTML, comme le préconise l’éco-conception, permet également d’avoir un chargement de page stable, c’est-à-dire, qui ne provoque aucun décalage dans le processus de chargement.
Outre l’amélioration de la fluidité de chargement et de la stabilité visuelle, la réduction importante de ressources pour construire les pages d’un site web permet enfin un chargement rapide des pages, qui présente un double bénéfice :
- Réduction du budget crawl de Google, qui consomme donc moins de ressources pour charger et rendre compte des pages explorées.
NB : cela permet aussi à Google de consommer moins d’énergie, et par conséquent, de réduire également sa propre facture énergétique.
- Réduction du temps de chargement des pages côté internaute. L’expérience utilisateur (UX) s’en trouve améliorée, ce qui renvoie un signal positif à Google.
Un exemple d’éco-conception SEO gagnante
En 2023, nous avons accompagné le groupe RATP dans la refonte éco-responsable de son site corporate.
En fin de projet, nous ne pouvions que constater à quel point l’éco-conception web - soutenue par les bonnes pratiques SEO - obtient des performances déterminantes en termes d’accessibilité (86 %), et aussi, de trafic organique (+110 %).
Découvrez l'histoire du projet dans notre success story SEO.